Stand up for Science : sauvegarder les libertés académiques !

Stand up for Science Tertre 7 mars 2025A l’appel de Stand up for Science France, la communauté scientifique s’est mobilisée vendredi 7 mars 2025 pour manifester sa solidarité avec les chercheurs et chercheuses américains attaqués, licenciés et vilipendés par la nouvelle administration Trump aux États-Unis. Les personnels se sont retrouvés à 12h30 devant le Pôle étudiant sur le Campus Tertre à l’appel du syndicat Sud éducation 44. Une prise de parole s’appuyant sur un état de la situation américaine établi par le CLADS (Collectif pour la liberté académique, la démocratie et la solidarité) et, à l’échelle française, par ALIA (Association pour la Liberté Académique) a été suivie de prises de paroles de collègues affirmant leur détermination à lutter pour préserver les libertés académiques. Le rendez-vous s’est clôt par une photo collective.

La liste des attaques contre la recherche aux États-Unis établie par le CLADS est horrifiante et met très directement en péril la production des savoirs libres et indépendants essentiels à la vie démocratique. Il paraît ici primordial d’en rendre compte :

  • « Les National Institutes of Health (NIH) finançant la recherche biomédicale ont ainsi brusquement suspendu le versement de subventions, laissant de nombreux collègues sans salaire, et conduisant au licenciement de plus de 1000 employés. »
  • « La National Science Foundation (NSF) voit, elle, ses budgets amputés de plus de 60 % et des projets scientifiques aussi fondamentaux que l’étude des écosystèmes ou la prévention des pandémies sont aujourd’hui compromis ou entièrement suspendus. »
  • « De grandes bases de données démographiques, épidémiologiques ou ayant trait au changement climatique, jusqu’ici exploitées par des milliers de chercheurs et chercheuses pour leurs travaux scientifiques, ont été mises hors ligne et sont désormais inaccessibles. »
  • « Toute étude des discriminations et inégalités sociales a été formellement interdite au sein des organismes de recherche publique, mais aussi dans les travaux académiques dépendant de financements publics, avec menace de couper les subventions des universités qui les hébergent. »
  • « Des répertoires grotesques de dizaines de mots prohibés, dignes de 1984 et directement issus de l’imaginaire néofasciste, sont édictées d’en haut par le pouvoir politique : « réchauffement climatique », « LGBT », « genre », mais aussi « préjugé », « inclusion » ou encore « diversité », et même « socioéconomique », « handicapé », « femme » et « âgé » doivent ainsi être rayés de la production scientifique. »
  • « Les chercheurs et chercheuses d’organismes publics tels que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), traités en ennemis d’État, se voient ordonner de rétracter leurs articles déjà rédigés et soumis à des revues scientifiques si ces derniers comportent ne serait-ce qu’un seul de ces mots, afin de les en purger. »
  • « Érigée en bouc émissaire des difficultés économiques de la population, une liste de nombreux projets subitement définancés par la NSF est cyniquement publiée et soumise avec jubilation à la vindicte populaire au motif absurde qu’ils « promouvaient la diversité, l’égalité et l’inclusion ou avançaient une propagande néo-marxiste de guerre de classe » (sic). » https://clads.ch/la-recherche-en-danger-aux-etats-unis-solidarite-avec-nos-collegues/

Mais les libertés académiques sont aussi mises en danger par la sous-dotation budgétaire des universités publiques, dont 80% sont aujourd’hui déficitaires en France, et par le fléchage thématique toujours plus ciblé et restrictif des appels à projet de recherche, comme en témoigne la baisse et le ciblage des financements régionaux de thèses en Pays de la Loire, alors que ces travaux constituent un socle de la recherche fondamentale. Comme le note ALIA :

  • « Les « procédures bâillon » et les commentaires haineux contre les vérités scientifiques se sont multipliées. Les attaques que nous subissons n’ont certes pas la violence destructrice infligée à la science par l’administration Trump, mais c’est désormais le cœur de l’université et de la recherche françaises qui est visé par une entreprise de destruction massive de nos laboratoires et de nos formations, dans un contexte d’amputation majeure du budget de la Mission Interministérielle Recherche et Enseignement Supérieur (MIRES). En effet, après le projet du directeur du CNRS de concentrer les moyens de cet organisme de recherche sur seulement 25% des laboratoires, c’est au tour de l’offre de formation universitaire de subir les attaques du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur (Hcéres). Les évaluations-sanctions humiliantes et injustifiées qui sont récemment arrivées dans les établissements risquent de conduire à la suppression de dizaines de formations de licence et de master, en particulier dans les disciplines des Sciences Humaines et Sociales, mais pas seulement. » https://liberte-academique.fr/appel-dalia-a-rejoindre-le-mouvement-debout-pour-la-science-stand-up-for-sciencele-7-mars-2025/