À Nantes comme ailleurs, l'autoritarisme et les méthodes managériales font rage dans les établissements scolaires ! Suite à la mutation d'office d'es deux CPE, nous vous partageons le communiqué de presse des personnels du collège Victor Hugo à Nantes. SUD éducation 44 leur apporte son entier soutien.
COMMUNIQUE DE PRESSE DES PERSONNELS DU COLLÈGE VICTOR HUGO (Nantes)
Vendredi 13 mai, l'un des deux CPE du collège Victor Hugo s'est rendu à la DSDEN pour y recevoir son affectation. Il était accompagné d'un représentant syndical (SNES académique) et soutenu par de nombreux collègues à nouveau grévistes (90 % des enseignants, 100 % des AED) qui attendaient devant les grilles de l’Inspection Académique.
Le verdict est tombé : mutation « dans l'intérêt du service » dès le lundi 16 mai au lycée Carcouet de Nantes, en surnuméraire jusqu'en juillet puis en poste définitif à partir de septembre. La deuxième CPE, en arrêt maladie, apprendra par téléphone dans l’après-midi que le même « sort » lui est réservé, à savoir une mutation « dans l’intérêt du service », mais au collège Gaston Serpette de Nantes.
Notre hiérarchie est donc restée sourde à nos différentes alertes sur la dégradation des conditions de travail et l’altération de la santé de nos deux collègues CPE, y compris lors de l'audience du lundi 9 mai alors qu 'elle disait nous avoir entendus.
Nous apprenons par mail quelques minutes plus tard que le Principal est « appelé à d'autres fonctions » et quittera lui aussi son poste dès le lundi 16 mai. Le départ des deux CPE n’est en revanche pas annoncé et n’est, à ce jour, toujours pas officialisé auprès des familles, contrairement à celui de monsieur le Principal. Notre hiérarchie reconnaît donc des dysfonctionnements au collège mais préfère que personne ne « gagne » et refuse ainsi que les victimes soient reconnues comme telles.
Ainsi, pour les non initiés à l'affaire, tout se mélange et tout se vaut. Non. Selon nous, les CPE n’ont pas été entendus lorsqu’ils ont évoqué de la souffrance au travail. Il n’est pas juste qu’ils se retrouvent ainsi sanctionnés, car c’est bien d’une sanction dont il s’agit, contrairement à ce qu’affirme l’institution. Enfin, nous comprenons quelques heures plus tard que le Principal est annoncé au collège Auguste Mailloux du Loroux Bottereau pour y terminer l'année scolaire, prenant de fait le poste du principal en place qui lui arrive à Victor Hugo.
On croirait une farce de Molière et on en rirait si derrière le rideau de ce beau théâtre nous n'étions pas lassés de n'être que des marionnettes. Un collège privé avec une soudaineté violente de son chef d'établissement pour terminer l'année : ceux qui tirent les ficelles ont-ils seulement pensé au élèves et aux personnels de ce collège du Loroux Bottereau ? Manifestement pas...
Résultat : des enseignants vent debout au collège Auguste Mailloux, une journée de grève ce lundi 16 mai et une réunion publique déjà mise en place pour le lendemain au Palais des Congrès du Loroux Bottereau.
L’affaire fait grand bruit dans tous les établissements. Les personnels ont du mal à y croire.
Beaucoup s’interrogent sur la pertinence des décisions qui ont été prises. Les conséquences, pour chacun des protagonistes, ont-elles été réellement mesurées ?
Enfin, l’inquiétude est grande quant au recours à ce genre de mutation à l’avenir, sans qu’aucune faute grave n’ait été commise.
