l'intersyndicale vote à l'unanimité contre cette carte scolaire !
Après un premier boycott organisé par l'intersyndicale, le Comité Social d'Administration visant à préparer la rentrée 2024 dans les écoles avait lieu ce lundi 19 février. Alors que la baisse démographique constatée en Loire-Atlantique devrait permettre de baisser les effectifs par classe et d'assurer les remplacements, l'administration fait le choix délibéré de fermer 87 classes et d'accentuer encore les difficultés rencontrées au quotidiens dans les écoles.
Retrouvez le tableau des mesures de fermetures et le tableau des mesures d'ouvertures de classes décidées par le DASEN ce lundi 19 février.
Toutes les mesures seront de nouveau étudiées lors du CSA du mois de juin : il est encore possible de faire annuler la fermeture de classe qui concerne votre école ! SUD éducation 44 vous accompagne pour construire des mobilisations, n'hésitez pas à nous contacter.
SUD éducation 44 s'est attaché à défendre le maximum d'écoles ! C'est de manière unitaire que les organisations syndicales ont voté contre cette carte scolaire et ont soumis une motion de correctif budgétaire.
Motion des organisations syndicales
Les membres du CSA D demandent à ce qu'un correctif budgétaire soit envisagé par le département et que la dotation nationale pour la Loire-Atlantique soit revue à la hausse.
La déclaration de SUD éducation 44
Monsieur le Directeur Académique,
"Réarmer", "réinstaurer le respect", "réaffirmer l'autorité", ce vocabulaire archaïque et libéral est aujourd'hui au cœur de toutes les réformes et de tous les discours de nos dirigeant-es.
Le pouvoir en place, c'est faire la part belle aux idées d’extrême droite à travers l'ignoble et raciste "loi immigration" - dans un contexte où des milliers de palestinien-nes sont massacré-es sous le silence assourdissant - voire la complicité - de nos dirigeant-es.
Le pouvoir en place, c'est la politique de culpabilisation des plus précaires à travers la suppression de l'allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs et chômeuses en fin de droit, le durcissement de l'accès au RSA ou encore la réforme de l'AME.
Le pouvoir en place, c'est l'abandon du plan Ecophyto, c'est le maintien et la poursuite de politiques visant à favoriser des modes de production productivistes ultra-néfastes pour notre planète tandis que des milliers d'agriculteurs et d'agricultrices sont maintenu-es dans une précarité insupportable.
Le pouvoir en place, c'est le Sénat - à savoir une majorité d'hommes blancs riches - qui écarte la mise en place d'un "congé menstruel".
Le pouvoir en place, c'est la remise en cause du droit de grève des cheminot-es en affirmant que "travailler est un devoir".
Le pouvoir en place, c'est au moins la moitié de nos ministres qui sont millionnaires tandis que - dans le même temps - l'ISF est supprimé, l'âge de la retraite est repoussé, le code du travail est cassé.
L'Education n'échappe évidemment pas à ces logiques libérales et autoritaires.
Des décennies de mesures antisociales mettent quotidiennement à mal les personnels. Aujourd'hui en France, un-e enseignant-e démissionne toutes les trois heures. Un chiffre qui a été multiplié par 5 en l'espace de 10 ans. Comment ne pas voir en ces données un signal alarmant ? Comment ne pas les mettre en lien avec la réalité de conditions de travail toujours plus dégradées ?
Classes surchargé-es, absences quasi-systématiquement non-remplacées, manque de moyens pour une réelle inclusion des élèves, surcharge mentale liée à la multiplication des missions administratives toujours plus déconnectées des réalités du terrain... Comment les personnels de l'éducation peuvent-ils seulement tenir sans mettre leur santé en péril ?
L'explosion du nombre de fiches du Registre de Santé et Sécurité au Travail (près de 1200 en un an dans le département ! ) n'est qu'un indicateur de plus venant accréditer le constat de failles structurelles béantes.
Dans ce contexte, comment pourrait-on accepter la suppression de 25 postes de professeur-es des écoles en Loire Atlantique ? Alors que la baisse démographique aurait pu être utilisée pour améliorer sensiblement nos conditions de travail en abaissant les effectifs par classe et en mettant en place des conditions de remplacement enfin acceptables, le Ministère fait le choix délibéré d'accroitre nos difficultés.
Evidemment, par ricochet, la dégradation de nos conditions de travail, c'est aussi la dégradation des conditions d'apprentissage de tous nos élèves.
Nous sommes résolument opposé-es à l'école du tri social qui excelle à reproduire des élites, notamment en favorisant toujours plus les écoles privées, y compris lorsque celles-ci véhiculent une propagande homophobe, réactionnaire et sexiste.
Nous sommes résolument opposé-es à l'école du tri social qui exclut toujours plus tôt les enfants qui occupent des positions les plus dominées dans l'espace social. Nous sommes en effet convaincu·es que le rôle de l’école n’est pas de renvoyer les élèves à leurs difficultés et de les assigner à une place sociale mais bien d’agir au sein de l’école pour leur permettre d’apprendre, d’évoluer, de se transformer.
Nous sommes résolument opposé-es à cette logique réactionnaire qui vise à nous faire croire que, si l'Ecole va si mal, ce serait non-seulement de la faute des personnels qui n'utilisent pas la bonne méthode pédagogique mais aussi, quelque part, de la faute d'élèves incapables de respecter le cadre républicain, d'élèves responsables de leurs difficultés scolaires, ces mêmes élèves que le Ministère a choisi de punir, d'exclure et de stigmatiser.
Cette logique classiste et méritocratique fait fit de tous les travaux en sciences humaines sur le poids des déterminismes sociaux.
Elle est parfaitement symbolisée par cette volonté absurde de vouloir mettre en place des uniformes dans les écoles : "plutôt que de s'attaquer véritablement aux inégalités sociales, tâchons de les masquer." Combien de postes aurions nous pu créer avec l'argent dépensé dans la mise en place de l'uniforme ou du Service National Universel ? A quelle hauteur auraient pu être augmenté l'ensemble des salaires des enseignant-es, AED, AESH ? Pour ces dernièr-es, la priorité n'était-elle pas de créer - enfin ! - un statut de la fonction publique ?
Cette logique classiste prend même une coloration islamophobe et sexiste lorsque M. Attal a jugé bon de stigmatiser, en septembre 2023, les tenues de jeunes filles musulmanes ou supposé-es musulmanes.
Aujourd’hui, face à ces attaques répétées, l’École riposte.
Aujourd'hui, les personnels relèvent la tête et seront massivement en grève les 19, 20, 21 et 22 mars pour leurs conditions de travail, pour les conditions d'apprentissage des élèves et pour la construction d’un service public de l'éducation émancipateur - pour toutes et tous.
Monsieur Macron, Monsieur Attal, Messieurs et mesdames nos ministres, et par-delà toutes les personnes en charge d'appliquer leurs politiques néfastes - Recteurs, rectrices et DASEN - SUD éducation a un message pour vous :
Vous cassez l'école, un jour ou l'autre, vous allez devoir la réparer.
Une méthodologie toujours aussi contestable
- En dehors de l'éducation prioritaire, les Toutes Petites Sections ne sont plus comptabilisées dans les effectifs. Pour SUD éducation, cette mesure est inacceptable, elle permet l'existence d'effectifs beaucoup trop chargés dans les classes et favorise la fuite vers le privé.
- De la même manière, les élèves d'ULIS ne sont toujours pas comptabilisé-es dans les effectifs de leurs classes d'accueil. SUD éducation a rappelé l'ineptie d'une telle mesure qui ne vise qu'à tromper les chiffres dans une pure logique comptable.
- Il n'existe toujours pas d'éléments de cadrages objectifs permettant de décider de fermetures ou d'ouvertures de classes (pas de seuils par exemple). Le DASEN a mis en avant des points de vigilance (IPS, effectifs en cycles 1et 3, présence de classes d'ULIS, présence d'élèves voyageur-euses et d'élèves allophones...) mais une forme d'arbitraire continue de régner quant à la décision d'ouvrir ou de fermer une classe.