Mobilisation pour l’éducation prioritaire

Ce mardi 25 février, des rassemblements se sont tenus devant quatre écoles de Loire Atlantique pour faire reconnaître les droits des élèves à bénéficier des moyens de l'éducation prioritaire. Ces écoles qui se mobilisent parfois depuis plusieurs années chacune de leur côté ont décidé de se rejoindre dans un collectif. 

Ce collectif pour l'éducation prioritaire regroupe des personnels, parents, syndicats et élu-es qui s'organisent pour mener ensemble une lutte pour exiger la refonte de la carte scolaire de l'éducation prioritaire dont la dernière date de 2015.

La déclaration intersyndicale SUD éducation, FSU et SgenCFDT :

Nous sommes réunis ici pour annoncer la création dans notre département d’un collectif pour l’éducation prioritaire. L’objectif de ce collectif est de rassembler des écoles qui se battent chacune de leur côté pour obtenir le statut qu’elles devraient avoir. Mais nous défendons plus globalement l’éducation prioritaire qui est indispensable à la réduction des inégalités. 
L’inaction politique de ces dernières années a conduit, à l’inverse à l’augmentation de celles-ci. La carte de l’éducation prioritaire n’a pas été revue depuis 2015 ! Hors depuis 2015, il y a près de 600 mille pauvres en plus dans notre pays ! Nous sommes par exemple ici devant l'école Nelson Mandela, dans un des 20 quartiers les plus pauvre de France, mais notre école ne fait pas partie du réseau d’éducation prioritaire. Les moyens ne sont pas à la hauteur des besoins. Le dispositif Contrat Local d'Accompagnement n'est qu'un pansement sur une jambe de bois qui est dénoncé depuis sa création. Continuellement, les équipes, les familles, les organisations syndicales n'ont cessé de demander des moyens jusqu'au ministère et ont à peine été écouté. Malheureusement, cette école n'est pas isolée, dans notre département des dizaines d'autres sont concernées par le manque de moyens.Des dizaines d’écoles ce sont plusieurs milliers d’élèves qui ne bénéficient pas des moyens auxquels ils et elles peuvent prétendre
Par ailleurs, lorsque le gouvernement agit, c’est pire. En 2015, les lycées ont été sortis de la carte de l’éducation prioritaire, comme si les difficultés scolaires et sociales disparaissaient à l’entrée au lycée.  À défaut de garantir un même accès au service public d’éducation par un abondement de moyens dans les territoires les plus défavorisés, l’État et les collectivités territoriales subventionnent abondamment l’enseignement privé en lui consacrant 13,8 milliards d’euros en 2022 et financent Stanislas ou Notre Dame de Betharam. Nous n'oublions pas que notre région est l'une de celle qui finance le plus l'enseignement privé alors que l'enseignement public manque lui cruellement de moyens pour fonctionner. Les choix sont clairs : financer la scolarisation des riches au détriment de celle des défavorisés. C'est bien ce que nous avons l'intention de dénoncer par la création de ce collectif et de nous donner les moyens de faire changer la situation.
Dans le premier comme dans le second degré, les moyens alloués sont insuffisants pour assurer l’accompagnement des élèves à besoins particuliers : il est nécessaire d'abonder les moyens pour réduire les effectifs dans toutes les classes, l’inclusion des élèves en situation de handicap se fait sans moyens suffisant, les personnels AESH attendent toujours un statut de la fonction publique et un salaire digne de ce nom, les RASED et les établissements spécialisés sont réduits à peau de chagrin. De même, les classes d’accueil pour les élèves allophones ne bénéficient pas des moyens nécessaires. 
Nous exigeons donc : 
· l’arrêt du financement public de l’enseignement privé ;
· la nationalisation de l’enseignement privé, sans indemnité ni rachat, et le transfert de ses personnels dans les corps correspondants de l’enseignement public ;
· la refonte de la carte de l’éducation prioritaire et le retour des lycées afin que l'ensemble des élèves issu·es de familles défavorisées puissent en bénéficier ;
· l’augmentation à la hauteur des besoin et la redéfinition des moyens de l’éducation prioritaire.
Dans la lutte contre les inégalités, l'école publique dans le service public est un bien commun au bénéfice de toustes ne l'oublions pas.