Fermetures et ouvertures de classes dans les écoles

CSA 1er degré : une parodie de concertation

En février dernier, la DASEN avait déjà acté 87 fermetures de classes pour 39 ouvertures.

Ce mercredi 10 juillet - après de nombreuses interventions de SUD éducation et de l'intersyndicale pour que l'instance n'ait pas lieu à la fin du mois d'aout - un nouveau CSA spécial carte scolaire s'est tenu. Le DASEN a décidé :

  • d'annuler 5 fermetures actées en février
  • d'annuler 3 ouvertures actées en février
  • de fermer 6 nouvelles classes
  • d'ouvrir 14 nouvelles classes

Retrouvez le tableaux récapitulatif des ouvertures et fermetures de classes pour la rentrée prochaine.

Ce tableau est complémentaire des décisions prises en février : soit le DASEN est revenu sur des décisions prises lors du CSA de février, soit il a prononcé de nouvelles fermetures et ouvertures de classes.

SUD éducation 44 - au côté de l'intersyndicale - a défendu de nombreuses écoles et a une nouvelle fois rappelé à quel point la dotation départementale (- 25 postes à la rentrée prochaine) est inacceptable et participe à la logique de destruction d'un service public de qualité. Les équipes tiennent les écoles à bout de bras et le Ministère leur impose de faire toujours plus avec toujours moins.

Surtout, notre organisation syndicale dénonce la parodie de concertation organisée par le DASEN. Il est clair que le Directeur Académique avait déjà pris toutes ses décisions. Les remontées de terrain des écoles, défendues par les organisations syndicales, ont été balayées d'un revers de main. L'administration s'en tient à une pure gestion comptable, niant toute la dimension humaine de nos conditions de travail.

Un nouveau CSA d'ajustement de carte scolaire aura lieu le lundi 2 septembre. De nouvelles ouvertures de classes pourront être prononcées mais le DASEN s'est engagé à ne fermer aucune classe à la rentrée.

La déclaration de SUD éducation 44

Monsieur le Directeur Académique,

Dimanche, l’extrême droite a obtenu 143 sièges à l’assemblée nationale. Son projet politique est fondamentalement raciste, validiste, sexiste et LGBTQIA+phobe. Elle est l’ennemie des travailleurs et travailleuses, du syndicalisme, des services publics, de la démocratie et des libertés publiques.

La responsabilité du président Macron et de son gouvernement est immense.

D’abord, parce que le pouvoir en place n’a cessé de banaliser les pires idées d’extrême droite, voire pire, se les est appropriées au travers de certaines mesures comme la loi immigration.

Ensuite, par des années de mesures libérales et antisociales qui ont amené le pays au bord du gouffre. Car derrière ces choix politiques, il y a des gens. Il y a des vies. Quand le gouvernement décide de diminuer les APL, de restreindre drastiquement les conditions d’accès au chômage ou encore de repousser de manière totalement arbitraire l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ce sont les personnes les plus pauvres, les plus précaires, les plus abîmées par le travail qui en subissent les conséquences.

En généralisant la précarité et en légitimant certaines idées d’extrême droite, la majorité présidentielle a créé de toutes pièces les conditions permettant au RN d’accéder au pouvoir.

Évidemment, l’École n’a pas échappé à ces politiques racistes et antisociales menées depuis des années par la majorité présidentielle.

La liste est longue mais souvenons nous de l’obsession islamophobe de Gabriel Attal pour l’Abaya ou encore des mensonges et stéréotypes racistes de Jean-Michel Blanquer persuadé que les petites filles n’étaient pas scolarisées suffisamment tôt à l’école à cause du « fondamentalisme islamiste ». Les idées fixes autour du SNU et de l’uniforme s’inscrivent dans cette logique réactionnaire qui nous demande de « redresser la jeunesse ».

Le volet antisocial des politiques macronistes a des conséquences toutes aussi dévastatrices pour l’école. Fermetures de classes en pagaille, inclusion sans moyen, métiers dévalorisés, salaires gelés, tri des élèves, sélection précoce, uniformisation des pratiques pédagogiques, généralisation d’évaluations nationales standardisées … Notre quotidien – et par-delà celui des élèves – est marqué par la violence de choix politiques qui réduisent à néant l’espoir de construire une école émancipatrice, pour toutes et tous. Les écoles des milieux ruraux sont particulièrement impactées. Depuis des années, l’administration s’acharne à fermer des classes dans les circonscriptions les plus rurales, privant toujours un petit peu plus les élèves et leur famille d’un accès à un service public de qualité. Dans ces circonscriptions, le RN obtient ses meilleurs scores.

L’histoire retiendra que le gouvernement en place n’a cessé de proposer des lois qui s’attaquent aux systèmes de solidarité, aux services publics et à toutes les structures au service de la construction d’une société égalitaire

L’histoire retiendra que des hauts fonctionnaires et administrateurs de l'État ont appliqué ces réformes sans sourciller, supprimant ça et là des classes dans les écoles alors que les besoins sont immenses. Dans notre département, rappelons le, nous devons faire face à 25 suppressions de poste.

L’histoire retiendra que ce ces choix et leur application ont participé à faire de l'extrême droite un parti si puissant. Un parti aujourd'hui au porte du pouvoir.

Soyez-en assurés, SUD éducation continuera sans relâche son combat contre l’extrême droite, mais aussi contre toutes les mesures libérales qui perpétuent les inégalités et qui nourrissent la montée du fascisme en France.

Face à cela, heureusement, des collectifs et des solidarités se créent pour construire une société plus juste, plus égalitaire, une société dans laquelle chacun et chacune puisse enfin vivre dignement.

La mobilisation des travailleurs, travailleuses, étudiants, étudiantes, militants, militantes, a été à la hauteur des enjeux.

Grâce à cette mobilisation, l’union des gauches devient majoritaire à l’assemblée. Le gouvernement doit prendre acte de ce résultat et abroger immédiatement ses mesures antisociales qui brisent l’école, renforcent le contrôle des pratiques enseignantes et organisent le tri des élèves.

SUD éducation exige l’annulation du choc des savoirs et la fin immédiate des évaluations nationales généralisées.

SUD éducation revendique un plan d’investissement massif dans l’éducation national afin de recruter des personnels titulaires formé-es et ainsi améliorer nos conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves.

motion intersyndicale : des moyens insuffisants !

Au vu de la situation politique actuelle, les représentants des personnels du SNUDI FO 44, SUD éducation 44, la FSU-SNUipp 44, le Se-UNSA 44, la CFDT EFRP 44 demandent qu'aucune fermeture de classe ne soit actée lors de ce CSA-SD, que toutes les demandes d’ouvertures et d’annulation de fermetures faites par les écoles soient satisfaites et que la liste complémentaire du CRPE soit ré-abondée pour l'académie de Nantes afin de faire face à tous les besoins en enseignants dans le département de Loire-Atlantique pour la prochaine année scolaire.

La motion intersyndicale contre la gestion comptable de l'administration

L’ensemble des organisations syndicales refusent la gestion comptable de la carte scolaire. Les services remettent en cause les organisations pédagogiques des écoles sans prendre en compte la dimension humaine des élèves et des personnels.

La grande majorité des situations de terrain remontées par les écoles et défendues par les organisations syndicales ne sont pas prises en compte, remettant – de fait – le paritarisme en question.

La motion intersyndicale pour l'école mandela

L'école Nelson Mandela de Saint-Herblain fait partie d'un des quartiers les plus pauvres du département. Son IPS est l'un des plus faible de Loire-Atlantique (75,6), le taux de pauvreté s'élève à 58,1% (contre 14,3% à Saint-Herblain) et le taux de chômage à 48,1% (contre 5,5% à Saint-Herblain). L'école Nelson Mandela fait partie des écoles dites « orphelines » comme trop d'écoles en France.

Ces indicateurs reflètent une extrême concentration de difficultés sociales, économiques et donc scolaires. Une autre conséquence au sein de l'école est la forte rotation de l'équipe enseignante empêchant ainsi la stabilité pédagogique.

Ils témoignent d'une nécessité : l'école devrait relever du Réseau d’Éducation Prioritaire renforcé.

Le code de l'éducation précise d'ailleurs que "Le service public de l'éducation contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative."

L'équipe éducative et les parents d'élève - soutenu-es par l'intersyndicale et de nombreux-ses élu-es - sont engagé-es depuis de nombreuses années pour réparer cette injustice.

L'intersyndicale SUD éducation, FSU SNuipp , Se-UNSA, Snudi-FO, CFDT ERFP , vous demande expressément - Monsieur le Directeur Académique - de porter ce dossier auprès du Ministère de l'Education Nationale afin que l'école Nelson Mandela soit intégrée au réseau d'éducation prioritaire renforcé.

Questions diverses

Voici les réponses de l'administration :

  • L'administration essaie de recruter un maximum d'enseignant-es contractuel-les dès septembre.
  • Nombre de PES à temps plein : 41; Nombre de PES à mi-temps : 43
  • Les rentrées échelonnées doivent s'effectuer sur une seule journée.
  • Recours mouvement : les décisions seront données avant le 12 juillet.
  • Mouvement : 130 enseignant-es restent à nommer, ils et elles le seront à partir du 15 juillet.