Un projet de mixité sociale a été annoncé brutalement par le département de Loire-Atlantique début avril. Aux vues des Indices de Positions Sociales (IPS), le collège public (REP +) Rosa Parks fermera en septembre 2024. Ses élèves seront redéployé-es sur 4 autres collèges de centre-ville, dont un nouveau collège qui ouvrira en septembre 2024 : le collège Vial, aux capacités d'accueil plus importantes (750 élèves). Cette annonce s’est faite dans la précipitation et sans aucun détail sur la mise en place de ce bouleversement qui entraînerait de nombreux changements de la carte scolaire dès la rentrée 2024. Les élèves, les parents d’élèves ainsi que les équipes enseignantes sont dans l'incertitude totale.
SUD éducation 44 rappelle que :
- L’absence de mixité sociale découle très largement de l’existence et du fonctionnement des établissements privés. En 2024, si ce projet venait à être validé, la ville de Nantes compterait ainsi 20 collèges privés (40% d’élèves) contre 18 publics sans que ces collèges privés soient associés au projet de mixité sociale
- L’Éducation nationale mène une politique très permissive en termes de dérogation à la carte scolaire : 150 élèves dépendants du secteur de Rosa Parks sont scolarisés ailleurs. C’est pourtant la non application de la carte scolaire, couplée au choix du privé, qui crée les collèges avec un faible IPS comme Rosa Parks.
- Un projet de fermeture d’un service public dans un quartier défavorisé ne peut être un prétexte pour faire des économies sur l’éducation prioritaire. Aujourd'hui les écoles rattachées au collège Rosa Parks bénéficient des moyens REP+ indispensables pour leur quotidien pédagogique au vu des publics accueillis.
- Un projet de fermeture de collèges aura nécessairement des impacts sur l’ensemble des personnels travaillant dans ces établissements. Ces personnels ne peuvent être – d’une quelconque manière – lésé-es quant à leur éventuelle future affectation..
SUD éducation 44 défend :
- Une politique éducative et sociale visant à réduire les inégalités qui dépasse le simple cadre de mesures de carte scolaire et qui implique de repenser notre modèle de société.
- La réduction drastique des dérogations autorisées qui permettent l'évitement de son secteur et contribue à la ségrégation sociale.
- Le maintien des moyens REP et REP+ et même les étendre aux écoles et collèges qui le demandent au vu des difficultés sociales des élèves accueillis.
- La reconnaissance et la prise en compte des personnels, des élèves et des familles qui ne doivent pas être sacrifiées à des logiques comptables.
- L'augmentation des moyens pour l'école publique, ce qui implique de stopper la baisse progressive des Dotations Globales Horaires (DGH) dans le second degré et de mettre fin à la contractualisation et la précarisation des métiers d'accompagnement d'élèves en difficulté (AESH).
- La prise en compte du rôle du privé dans la ségrégation sociale, et donc la baisse des dotations départementales pour des établissements qui refusent les élèves défavorisés (7% à Saint Dominique, 4% à Saint-Stanislas, 2% à Chavagne par exemple). SUD éducation porte la nationalisation du secteur privé au profit d'un vaste secteur public laïc et gratuit, seul à même de lutter contre les inégalités sociales.