La CAPD qui se réunit aujourd’hui se déroule après une neuvième journée de grève majoritaire dans l’éducation nationale, après le déni de démocratie que représente le recours au 49-3 pour l'adoption de la contre-réforme des retraites. Cette réforme voulue par le gouvernement de Macron fait en effet l’unanimité contre elle : l’arc intersyndical au grand complet s’y oppose fermement, ainsi que plus de 90% des actifs et actives français.
Sud éducation espère que cette première instance représentative des personnels de l’Éducation nationale ne subira pas le mépris dont le gouvernement a fait preuve lors de cette séquence de mobilisation inédite, qui témoigne de la vision macroniste du dialogue social : écarter les organisations syndicales de la réflexion, faire la sourde oreille quand elles expriment leur opposition, et enfin prétendre avoir travaillé de concert avec elles.
Si le gouvernement veut continuer à ignorer les revendications des travailleurs et travailleuses, alors il est de la responsabilité des syndicats de les faire entendre plus fort. C’est pourquoi SUD éducation appelle les personnels de l’éducation nationale à poursuivre la mobilisation dans les
semaines à venir.
Pour faire le lien avec l'ordre du jour qui nous occupe aujourd'hui, dans la perspective d'une carrière allongée par le report de l'âge de départ et où la revalorisation reste subordonnée à l'évaluation, le recours au PPCR constitue un outil injuste et arbitraire utilisé par la hiérarchie.
Depuis son instauration, le PPCR et ses « rendez-vous de carrière » suscitent incompréhension, frustration et colère chez nos collègues, dans un contexte où nombre d’entre elles et eux se sentent déconsidéré·es voire méprisé·es. Incompréhension, frustration et colère pour de multiples raisons : entretiens infantilisants, pratiques d’évaluation et d’autoévaluation en décalage avec les enjeux pédagogiques et la prise en compte de l’intérêt des élèves, incohérences administratives dans les bilans des rendez-vous de carrière, logiques de quotas qui écartent de nombreux·ses professeur·es de la possibilité d’un avancement plus rapide et donc, d’une progression salariale. Force est de
constater que le PPCR creuse les écarts de salaires entre les personnels, alors qu’il avait initialement pour but de relancer les carrières et les rémunérations !
constater que le PPCR creuse les écarts de salaires entre les personnels, alors qu’il avait initialement pour but de relancer les carrières et les rémunérations !
Par ailleurs, le PPCR met les enseignant·es sous pression de la hiérarchie et installe une concurrence délétère entre collègues. S’il constitue une tentative d’imposer des techniques de managements aux corps des fonctionnaires, il est aussi la porte ouverte au favoritisme. En renforçant le rôle de la hiérarchie, les « rendez-vous de carrière » posent la question de leur contrôle par les instances paritaires afin d’éviter l’arbitraire. Et tout cela pour des augmentations de salaire très modérées, réservées à un nombre réduit d’enseignant·es, et qui ne compensent pas les pertes de salaire enregistrées depuis plus d’une décennie par le gel du point d'indice !
Et ce n’est pas le « Pacte » qui va arranger la situation en matière de revalorisation salariale ! Ce projet est une arnaque car il s’agit d’une prime et non d’une augmentation de salaire, prime dont seraient seuls bénéficiaires les personnels ayant accepté d’exercer un bouquet de missions supplémentaires ! Pour SUD éducation, ce projet est scandaleux : tout d’abord, il dégrade encore un peu plus les conditions de travail, dans un contexte où le temps de travail et les missions demandées aux enseignant·es explosent, au lieu de reconnaître les missions déjà exercées ; ensuite, il renforce l’autorité des chef·fes d’établissements, et va diviser les équipes, par une concurrence des collègues
pour l’obtention du « Pacte » ; et enfin il renforce les inégalités femmes/hommes, et entre les personnels handicapés et les personnels valides car les femmes et les personnels handicapés prennent déjà très nettement moins de missions supplémentaires.
pour l’obtention du « Pacte » ; et enfin il renforce les inégalités femmes/hommes, et entre les personnels handicapés et les personnels valides car les femmes et les personnels handicapés prennent déjà très nettement moins de missions supplémentaires.
C’est pour cela que SUD éducation revendique l’abrogation du PPCR et l’abandon des « rendez- vous de carrière » et des inspections, qui ne sont que des contrôles épisodiques, partiels et subjectifs de l’inspecteur·rice.
SUD éducation revendique une évaluation pédagogique entre pairs et une démarche collective d’échange de pratiques, en lien avec une formation continue de qualité. SUD éducation refuse un salaire au prétendu mérite et revendique l’avancement pour toutes et tous au rythme le plus rapide ainsi qu’une hausse des salaires de tous les personnels de l’Éducation Nationale et/ou travaillant dans les établissements scolaires publics. Pour SUD éducation, cette hausse des salaires doit se baser sur une augmentation indiciaire des traitements, et non sur des primes, tout en prenant en compte l’inflation, et doit être déconnectée de tout système d’évaluation inégalitaire des personnels
à l’image du PPCR. Dans l’immédiat, SUD éducation exige que le montant de l’enveloppe « Pacte » soit versé dans la revalorisation inconditionnelle de tous et toutes.
à l’image du PPCR. Dans l’immédiat, SUD éducation exige que le montant de l’enveloppe « Pacte » soit versé dans la revalorisation inconditionnelle de tous et toutes.