A la suite de l'alerte sociale déposée en intersyndicale, autour des refus de temps partiels dans le 1er degré, les syndicats SUD éducation, la FSU Snuipp, FO et la CFDT ont été reçus à la DSDEN. Lors de cette audience, votre administration n'a pas répondu à nos demandes, y compris aux plus simples comme la question du nombre de temps partiels et de disponibilité refusés.
Vous dites chercher à trouver le "point d'équilibre" entre les demandes des enseignant-e-s et la continuité du service pour les besoins des élèves. Embaucher plus ? Quelle idée ! Vous préférez déplorer que nous "perdions de la ressource" (à savoir nous les enseignants) et avoir une approche comptable de la question.
Face à ce refus net de la DSDEN, les quatre organisations syndicales ont appelé au rassemblement dans le cadre d'une journée de grève ce jeudi 25 mai. Déjà l'année dernière, la directrice des services académiques avait évoqué que le problème ne venait pas d'un manque de postes ou d'enseignant-es mais bel et bien des temps partiels trop nombreux comme des demandes de mise en disponibilité.
Vous faites peser le poids de la nécessité de service sur des collègues accablés par leur charge de travail, la conciliation de leur vie personnelle et professionnelle ou par des soucis de santé. Vous le savez, ces mêmes collègues qui auraient pu répondre à 80% ou 50% à cette fameuse nécessité de service ne tiendront pas l’année et devront certainement être remplacé.es à 100% pour une période donnée.
Car oui, Madame la DASEN ces demandes de temps partiels ou de disponibilités ne sont pas des caprices. Ces demandes émanent la plupart du temps d’une situation de souffrance au travail quand il faut être en classe à temps complet.
Vos lettres sont toutes les mêmes, envoyées toutes le même jour et se réclament du manque d’enseignants. Ces courriers qui s'apparentent à des copier/coller traduisent un manque de considération à l'égard des agent.e.s. Cela s'ajoute à la difficulté d'accepter votre refus. Nous avons de nombreuses missions, mais gérer l’organisation des postes et le recrutement dans l’académie n’en fait pas encore partie. Il n’est pas juste de faire valoir cet argument à des collègues.
Dans la circonscription de Nantes 1, où nous enseignons, le nombre d'absences non-remplacées explose. Dans une des écoles, nous en sommes à 71 demi-journées non remplacées depuis le début de l’année scolaire. 71 demi-journées, en nombre de jours d'école, cela s'apparente à deux mois sans solution de remplacement pour une même école. Alors ne venez pas nous dire que la solution réside dans les 20% que vous pourrez récupérer ici et là en refusant de nombreux temps partiels.
Depuis votre arrivée, Madame la DASEN, la possibilité de travailler à temps partiel est grandement restreint . En effet, l'année dernière nous avions déjà dénoncé les dérives des contraintes d'accès à l'obtention d'un temps partiel sur autorisation :
- risque d'épuisement professionnel (pour les enseignant-es dont l'organisation de la vie privée est difficilement conciliable avec la charge de travail)
- stress accru par le fait de devoir jongler entre des obligations de services à 100% et la disparition de ce temps partiel consacré à la préparation de la classe. Ce temps constitue pourtant une charge de travail invisible et nécessaire pour donner à tous les élèves « un socle commun de connaissances et de compétences "
- manque de reconnaissance généralisée de notre administration...
Or le problème est plus global. Derrière ces refus systématisés pour nécessité de service, se cachent les coupes budgétaires et les lignes de gestion décidées par notre ministère pour éviter le recrutement massif dont l’Éducation nationale a besoin. De la même manière, plutôt que de supprimer 22 postes au concours et de fermer75 classes en Loire-Atlantique), choisir de les
conserver aurait permis de meilleures conditions de travail pour les personnels et d'apprentissage pour les élèves. Encore une fois les conditions de travail sont dégradées au motif de faire des économies.