CAEN, 29/11/2024, déclaration de SUD Éducation des Pays de la Loire

Déclaration de SUD Éducation des Pays de la Loire

Conseil Académique de l’Éducation Nationale, Hôtel de Région, Nantes

 

Notre Présidente de Région est décidément la championne toutes catégories des réductions budgétaires ! Alors que l’État lui demande de faire 40 millions d’économies, elle en propose 100 ! Pour ce faire elle projette des coupes inouïes dans le budget de la culture et de saigner à blanc de nombreuses associations d'intérêt public comme le planning familial. Au delà de notre soutien complet au domaine de la culture menacé ainsi d'extinction, cela ne peut que nous faire réagir en tant que professionnels de l'éducation. L'un des rôles de l’école n'est-il pas d’offrir une ouverture culturelle à nos élèves, qui n’y ont pas toujours accès dans leur famille? Quand les compagnies de théâtre, les scènes nationales, les associations, voient leur budget fondre comme neige au soleil, comment pourraient-elles maintenir leur capacité d'accueil ?

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CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES

Ce 25 novembre, comme chaque année, SUD éducation participait aux actions de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ces violences sont systémiques et nous devons déconstruire de nombreux stéréotypes avec nos élèves afin qu’ils et elles ne deviennent ni victimes ni auteurs de ces violences. Nous devrions pour ce faire, pouvoir nous appuyer sur les 3 séances « éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle », légalement obligatoires, pour mener des discussions et faire intervenir des associations.

Pourtant la loi de 2001 instaurant ces séances d’éducation à la sexualité n'est toujours pas appliquée, et ce en contradiction avec le Code de l’Éducation. Il est urgent de lutter contre les LGBTIphobies et les violences sexistes et sexuelles.  Les établissements scolaires doivent offrir un espace sécurisant et émancipateur aux élèves et ne pas être un espace où la transphobie perdure, stigmatise, conduisant parfois jusqu’au suicide.


DES MOYENS POUR NOS ÉTABLISSEMENTS!

Alors que l'inflation et les prix de l'énergie ne cessent d'augmenter ce n'est pas le cas des budgets de nos établissements. Prenons l'exemple du lycée d’Aizenay, qui se veut lycée « vitrine » de la Région par son architecture écologique. Son budget alloué n’augmente pas malgré l’augmentation des effectifs de 160 à 430 élèves ! L’ouverture de la filière ST2S et des spécialités scientifiques, qui demandent du matériel spécifique et coûteux, s’est fait sans aucune dotation supplémentaire. Le lycée s’alarme donc aujourd’hui de n’avoir plus que 13000 € sur le fonds de réserve. Devra t-il finir l’année scolaire sans électricité ?

Au lycée Carcouët à Nantes, les enseignant.es s'insurgent contre le sort de leurs élèves en filières technologiques, entassés à 35 dans des classes parfois plus petites. Il faut des moyens pour des dédoublements et permettre un travail dans de bonnes conditions.

Bien d’autres lycées voient leurs budgets amputés. Les personnels des Lycées Pros nous alertent sur la détérioration continue de leurs conditions de travail, en lien avec une réforme de la voie professionnelle refusée par l'ensemble des organisations syndicales. Leurs élèves, majoritairement issus de classes sociales défavorisées, ont légitimement le sentiment d'être abandonné sur une voie de garage, victimes à nouveau du tri social qui constitue la ligne directrice de l’Éducation nationale ces dernières années.

A l’image du lycée Pierre Mendès France à La-Roche-Sur-Yon, dont un velux s’est envolé lors de la dernière tempête, l’éducation nationale prend l’eau de toute part et les conditions de travail se dégradent toujours plus. Les seules perspectives à venir semblent être des suppressions de postes, de budgets de fonctionnement et d’investissement : cela devient insupportable, pour les personnels comme pour les élèves.

Enfin, la Région des Pays de la Loire met en danger personnels et élèves au quotidien, et en connaissance de cause, en ignorant le risque amiante dans les lycées de la région. L'amiante est un cancérogène avéré, et est sans seuil : l'exposition à une seule fibre peut suffire à générer des maladies jusqu'à 40 ans plus tard, dont des cancers ! Pourtant, la Région Pays de la Loire fait le choix conscient de ne pas protéger les personnels et les élèves. Par exemple, au Lycée Mounier d'Angers, la Région refuse de mettre en place des modulaires dédiés aux enseignements scientifiques expérimentaux, et ce malgré les revendications légitimes des personnels. Le Rectorat et la DSDEN du Maine-et-Loire nient le danger, et le droit d'alerte mené conjointement par le SNES-FSU et SUD éducation aux 3 échelons (départemental, académique et ministériel) a été totalement ignoré par le Rectorat de Nantes. Nos élu·es, qui ont procédé à ce droit d'alerte, n'ont jamais reçu aucune réponse du Rectorat. Les élèves et personnels sont donc contraint·es de continuer à travailler et étudier dans des salles dont le sol est recouvert de dalles amiantées très dégradées, et dans lesquels des trous ont été faits sans aucune protection. Les nuisances sonores continuent et empêchent élèves et personnels de travailler dans le calme et la sérénité nécessaire à tout apprentissage. Les différentes institutions représentées ici aujourd'hui, la Région et le Rectorat, continuent chaque jour de maintenir l'omerta sur ce scandale de santé publique qu'est l'amiante en milieu scolaire. SUD éducation revendique le désamiantage total de tous les établissements de la région, et la mise en place immédiate de modulaires adaptés au Lycée Mounier d'Angers.

FAIRE DES ÉCONOMIES

Pour faire des économies, nous demandons à la Région d’arrêter de subventionner les établissements catholiques. Nous demandons également à la Région d'arrêter de payer des licences Windows hors de prix qui siphonnent les données de nos élèves et n'apportent aucune plus-value pédagogique. Nous suggérons enfin d'arrêter de payer systématiquement des ordinateurs portables aux lycéen⋅nes et de privilégier l'équipement des salles de travail ainsi que l'équipement des seules familles qui en font la demande en matériel informatique fixe, réparable et plus solide.

L’École n'est pas une marchandise: contre votre logique d'austérité SUD éducation continuera de lutter partout dans l’académie pour que notre santé au travail soit enfin prise en compte par notre employeur, pour que la sécurité des personnels soit assurée sur tous les lieux de travail. Pour un autre futur, pour nos élèves, parce qu'un autre monde est possible.