Vendredi 13 octobre, un attentat commis au lycée Gambetta d’Arras par un ancien élève blessait gravement un enseignant et deux agents polyvalents. Il coûtait également la vie à Dominique Bernard, professeur de français mort en essayant de protéger ses élèves des attaques meurtrières. Nous nous associons tout d'abord à la peine de sa famille et nous apportons tout notre soutien à ses collègues et élèves. Nous réaffirmons que l’école doit être un lieu où les personnels comme les élèves se sentent en sécurité, protégé·es de la violence, de l'obscurantisme et de la haine, et nous dénonçons toute forme d’instrumentalisation de cet évènement : il ne peut en aucun cas servir le repli sur soi des écoles et établissements ni être un prétexte à la mise en place de mesures sécuritaires disproportionnées.
En Loire-Atlantique, de nombreux Assistant-es d’Education (AED) se sont vu·es imposer - du jour au lendemain – de nouvelles missions, notamment la fouille des sacs des élèves (mais pas ceux des adultes !) à l'entrée des établissements. Outre le caractère potentiellement inefficace d’une telle mesure, ces nouveaux ordres posent bien souvent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent :
- ils accroissent la charge de travail des AED et sont incompatibles avec leurs missions éducatives (le temps passé à fouiller les sacs ne peut plus être utilisé pour mener à bien d’autres tâches) ;
- ils ne prennent pas en compte la propre sécurité des AED ;
- ils peuvent être à l'origine d'attroupements devant les établissements ;
- ils sont le témoin d’une vision réactionnaire, amenant à percevoir les élèves comme une menace et créant un climat de défiance entre les élèves - alors que le problème des intrusions est justement l’entrée de personnes extérieures aux établissements. C’est cette même logique qui est à l’œuvre lorsque le Ministre demande aux personnels de dénoncer des élèves « provocateur·trices » en les signalant directement au Procureur.
De plus, ces mesures sont à géométrie variable entre les établissements, puisque qu'il n'y a pas eu d'harmonisation académique. Elles sont donc laissées à l'appréciation des chef·fe·s d'établissement, encore une fois dans la précipitation.
SUD éducation 44 estime que la sécurisation des établissements scolaires doit avant tout passer par la vérification, la réparation et l'adaptation de ce qui existe déjà (porte d’entrée, enceinte de l’établissement, protocoles de sécurité) plutôt que de chercher à multiplier les annonces irréalistes.
SUD éducation 44 rappelle que les écoles et établissements souffrent d'un manque considérable de moyens (humains comme matériels) : si un investissement à la hauteur des enjeux était enfin réalisé, il serait bien plus aisé de faire de l'École un lieu où chacun·e puisse se sentir en sécurité.