Ce lundi 18 novembre, se tenait le CSA départemental 1er degré spécial formation. Un CSA formation qui n'avait pas vu le jour depuis... janvier 2023 ! L'occasion pour l'administration de présenter le plan de formation à destination des enseignant-es du premier degré pour l'année 2024-2025.
fondamentaux, laicité et evaluation : le tryptique réactionnaire
Alors que le contenu des formations proposées aux enseignant-es du 1er degré dans le cadre des 18h d'animation pédagogiques est toujours plus rejeté par la profession, la DSDEN – dans la droite lignée des prescriptions ministérielles – persiste et signe : le plan de formation 2024-2025 apporte très peu de nouveautés.
Les constellations en français et mathématiques sont toujours en tête d'affiche. L’obsession pour les « savoirs fondamentaux » propre à notre hiérarchie trahit une méconnaissance totale du terrain. Alors que la France a l’un des systèmes scolaires qui reproduit le plus les inégalités sociales, elle est aussi le pays de l’OCDE qui consacre le plus de temps à l’étude des fondamentaux.
Dans cette nouvelle maquette, au côté du plan Maternelle, on retrouve le plan laïcité, un concept largement dévoyé et instrumentalisé à des fins réactionnaires ; le dispositif « évaluation d'école », dispositif particulièrement décrié par des personnels qui y voient une charge de travail supplémentaire bien souvent déconnectée de leurs besoins réels ; ou encore le plan pHARe, un dispositif certes essentiel, sur lequel communique largement notre Ministère, mais qui est encore bien loin d'être à la hauteur des enjeux.
On pourrait se réjouir de voir apparaitre – depuis l'année dernière – des conférences sur la santé et la sécurité au travail, à destination des personnels. Malheureusement, ces conférences – qui voient le jour suite à un travail acharné de l'intersyndicale en instance – sont un nouveau moyen pour la DSDEN de communiquer sur son investissement « plein et entier » à nos côtés, niant les antagonismes qui existent entre des représentant-es d'une administration au service d'une politique libérale et les personnels qui œuvrent à la construction d'une école émancipatrice.
La DSDEN n'écoute pas les besoins des enseignant-es... par peur de les dÉcevoir !
Nous en avons désormais l'habitude, le regard professionnel des équipes pédagogiques est confisqué : la DSDEN sait ce qui est bon pour les professeur-es des écoles, qu’importe leurs besoins réels. Il nous faut nous former en français, en mathématiques, à la laïcité.
Et lorsque l'intersyndicale fait valoir le droit à une formation choisie, une formation qui parte des besoins réels des personnels, la réponse de l'Administration est lunaire. En effet, la DSDEN fait le choix de ne pas questionner directement les enseignant-es sur leurs besoins réels car elle a... « peur de les décevoir et de faire naitre des frustrations si leurs demandes ne trouvaient pas d'écho favorable ». On ne pourra que saluer une telle grandeur d'âme.
Réunions d'information syndicale : l'ancien DASEN s'assoit sur le cadre légal... quid du nouveau ?
Dénonçant la vacuité de ces formations imposées, SUD éducation a demandé à ce que soit inscrit une fois pour toute – au PV du CSA – le fait que « les collègues aient toute légitimé à s'inscrire aux Réunions d'Information Syndicale (RIS) en remplacement d'une convocation à une animation pédagogique, constellation ou évaluation d'école comprise ».
Le Secrétaire Général et l'adjointe auprès du DASEN ont refusé de l'inscrire en ces termes. Tout en reconnaissant que le cadre légal était bien celui cité par notre organisation syndicale (la circulaire du 16-09-2014 établit que les RIS ont vocation à s'imputer de l'enveloppe des 108h), l'administration a tenu a rappelé que M. Malroux – notre regretté DASEN – souhaitait que les RIS ne soient pas utilisées en remplaçant d'une constellation. L'ancien DASEN aurait donc la possibilité d'outre-passer le cadre légal fixé par une circulaire nationale ?
En attendant, la DSDEN nous a sommé de poser la question à M. Neuville, le nouveau DASEN, qui n'a visiblement pas jugé nécessaire d'être présent à ce premier CSA sous sa mandature.