57 fermetures de classes à la rentrée 2025

SUD éducation votre contre la carte scolaire

Le Comité Social d'Administration visant à préparer la rentrée 2025 dans les écoles avait lieu ce jeudi 30 janvier. Quelques collègues et parents se sont réuni·es sous les fenêtres du DASEN pour protester contre les nouvelles suppressions de postes qui touchent notre département.

Alors que la baisse démographique constatée en Loire-Atlantique devrait permettre de baisser les effectifs par classe, d'assurer les remplacements et de garantir à qui le veut un accès aux temps partiels, l'administration fait le choix de fermer 57 classes et d'accentuer encore les difficultés rencontrées au quotidien dans les écoles.

25 ouvertures de classes ont été décidées dans le même temps.

Retrouvez le tableau des mesures de fermetures et ouvertures de classe pour la rentrée scolaire prochaine.

SUD éducation 44 s'est attaché à défendre le maximum d'écoles et, grâce à l'action de l'intersyndicale, c'est 24 fermetures de classes initialement prévues par l'administration qui ont été annulées.

SUD éducation 44 a bien évidemment voté contre cette carte scolaire.

Toutes les mesures seront de nouveau étudiées lors du CSA du mois de juin : il est encore possible de faire annuler la fermeture de classe qui concerne votre école ! SUD éducation 44 vous accompagne pour construire des mobilisations, n'hésitez pas à nous contacter.

Si nous préférons rester prudent·es quant à cette affirmation, le DASEN a fait part de sa volonté de ne fermer aucune classe à la rentrée de septembre 2025.

 

La carte scolaire ne doit pas être un psychodrame, elle doit être naturelle, au regard de l'évolution des effectifs

Le DASEN de Loire-Atlantique

 

En évoquant une carte scolaire naturelle, le DASEN essentialise un processus qui est en réalité en tous points politique. Supprimer des postes, fermer des classes, ce sont les décisions des gouvernant·es qui font et défont l’école, au rythme de choix budgétaires toujours plus discutables, au service constant de la reproduction des élites. Évidemment, cela, l'administration ne le reconnaitra jamais ; elle préfère se cacher derrière un vocabulaire essentialisant des réalités qui n'ont en réalité rien de naturelles. Quant aux équipes et aux parents mobilisé·es contre une fermeture de classe, elles ne se battent pas pour garantir des conditions de travail décentes et des conditions d'apprentissage dignes pour les enfants. Non, elles font....un psychodrame !

L'art de psychologiser et d'essentialiser pour mieux dépolitiser.

Les élèves d'ulis enfin compatabilisé·es dans les effectifs

Pour la première année, grâce à la pression intersyndicale, l'administration a enfin consenti à comptabiliser les enfants des dispositifs ULIS dans les effectifs. En revanche, il n'existe toujours pas d'éléments de cadrage objectifs permettant de décider de fermetures ou d'ouvertures de classes (pas de seuils par exemple). Des points d'attention sont mis en avant (IPS, ruralité, présence de dispositif ULIS, présence d'élèves voyageur·euses et d'élèves allophones...) mais une forme d'arbitraire continue de régner quant à la décision d'ouvrir ou de fermer une classe.

mesures diverses
  • 10 nouveaux postes de titulaires de secteurs sont créés pour la rentrée prochaine
  • Sur le secteur de Nantes et Saint Nazaire, 7 ouvertures de postes d'enseignant·es pour élèves allophones sont en projet (pour deux UPE2A)
  • Une ULIS de l'école Jean Jaurès de Saint-Nazaire est transférée à l'école du Pouligou de Pornichet
  • Une ULIS sera ouverte dans la circonscription de Chateaubriant (nous ne savons pas encore où)
  • Deux dispositifs TPS voient le jour à l'école Josephine Baker (Guémené Penfao) et à l'école Jacques Tati (Nantes)
  • L'école de l'enclos à Vertou devient l'école Simone Veil
La déclaration complète de SUD éducation 44

Monsieur le Directeur Académique, Mesdames et Messieurs les membres du CSA,

Les enquêtes internationales se répètent et indiquent toutes la même chose depuis plusieurs décennies : la France fait partie des pays où les inégalités sociales exercent la plus grande influence sur les parcours scolaires. Aujourd’hui, à titre d’exemple, plus du tiers des étudiant·es sont enfants de cadres supérieurs quand seulement 12 % ont des parents ouvriers.

Face à ce constat, les gouvernements successifs multiplient les annonces : notre nouvelle ministre Elisabeth Borne - étrangement auto-proclamée profane en matière d’éducation - promet de lutter, cette fois-ci vraiment, contre l’inégalité des chances. Comment la croire ? Avant elle, Gabriel Attal s’était engagé à faire de l’école la mère des batailles tandis que Nicole Belloubet avait assuré qu’elle ne laisserait personne sur le bord du chemin. 5 ministres en un an, 3 DASEN dans le même temps : l’Éducation nationale navigue à vue et, au regard de cette instabilité chronique, il est cocasse de nous entendre reprocher de changer trop souvent de représentant-es des personnels. Nous avons essayé de croire que cette remarque visait à garantir la stabilité et le bon fonctionnement de cette instance. Mais alors, si vous êtes tant attaché à notre travail commun et à notre expertise, comment expliquer que nous ayons reçu les documents de travail la veille du Groupe de Travail et 3 jours avant le CSA, alors même que le règlement ne permet normalement pas de délais si courts ? De nouveau, notre travail syndical est entravé et ce sont les écoles qui en pâtissent.

À chaque nouvelle déclaration d’un-e Ministre, il suffit de gratter sous le vernis pour découvrir que les politiques menées, bien loin de lutter contre ces inégalités, viennent en réalité les renforcer. Monsieur le Directeur Académique, vous êtes le représentant ici d’une petite caste de privilégié·es qui font et défont l’école, au rythme de choix budgétaires toujours plus discutables, au service constant de la reproduction des élites. Une petite caste pour laquelle la pauvreté d’un-e élève n’est rien d’autre qu’un concept abstrait, une ligne dans un tableau sous la forme d’un IPS ou d’un salaire médian. Une petite caste pour laquelle les personnels de l’éducation - AESH, AED, enseignant·es - ne sont que des chiffres à faire varier pour mieux satisfaire les intérêts des grands groupes privés, ces fameux créateurs d’emplois.

En Loire-Atlantique, comme dans les autres départements, les personnels mesurent chaque jour les effets concrets et immédiats de ces choix. Ce sont ces choix qui mènent un nombre incalculable de collègues en burn-out. Les personnels sont désabusés, usés et les démissions explosent. Dans l’académie normande, depuis juin 2024, on dénombre neuf suicides et trois tentatives chez les personnels de l’éducation. Vous n’êtes pas sans ignorer que c’est une problématique qui, dans une moindre mesure, a aussi touché notre département très récemment.

Du côté des élèves et de leurs familles, les conséquences de ces choix, ce sont des élèves allophones sans prise en charge, des élèves handicapé-es sans AESH. Ce sont parfois des classes sans enseignant·e, ce sont des écoles sans RASED. Faute de moyens, l’école fait de plus en plus office de gare de tri et l’égalité des chances n’est qu’une chimère. Comment prétendre agir dans l’intérêt des élèves quand ce sont plus de 80 fermetures de classe qui sont proposées dans le cadre de cette carte scolaire ? Quid de la justice sociale et de l’égalité des chances quand des écoles comme Jean Zay à Nantes, Nelson Mandela à Saint-Herblain ou encore L’Oiseau Lyre à Loireauxence sont menacées par une fermeture de classe ? 

En France, à l’école primaire, le nombre d’élèves par enseignant·e est l’un des plus hauts d’Europe. Parmi les 28 pays de l’UE, seule la Roumanie possède un taux d’encadrement plus déplorable. Alors, puisque nous avons le privilège de travailler dans une Académie où les conditions de travail n’ont pas encore complètement dégoûté les prétendant-es au concours, une académie au sein de laquelle nous ne peinons pas à trouver des candidat·es, nous pourrions naïvement imaginer que la Ministre - et par delà, ses différent·es représentant·es - recruterait massivement, dans l’intérêt des élèves et des personnels. Loin s’en faut, l’administration préfère se cacher derrière la baisse démographique du département pour maintenir ce très faible taux d’encadrement des élèves. Cette même baisse démographique pourrait au contraire être l’occasion d’alléger enfin les effectifs par classe et de permettre à chaque enseignant-e absent-e d’être remplacé·e. Mais la logique économique a une nouvelle fois le dernier mot.

SUD éducation dénonce les nouvelles suppressions de postes dans le département, suppressions qui aggraveront des situations déjà largement détériorées dans bon nombre d’écoles, et qui ne feront que renforcer le poids des écoles privées, bastions de la ségrégation sociale financée par l’État.

Alors, certes, l’école ne pourra pas tout, et il nous faudra nécessairement agir sur les inégalités qui traversent la société dans son ensemble pour construire un système éducatif véritablement égalitaire.

Mais si l’école ne peut pas tout, elle peut tout de même beaucoup plus.

Si l’école va si mal, ce n’est pas, comme le Ministère tend à le faire croire, de la faute des enseignant·es ou des élèves. Évidemment, changer les programmes tous les 4 ans, culpabiliser les enseignant·es qui n’utilisent pas LA bonne méthode, stigmatiser un prétendu absentéisme des personnels, s’obstiner autour des savoirs fondamentaux, pointer du doigts des élèves qui ne seraient pas assez républicains au goût d’une l’élite pratiquant elle-même son propre communautarisme blanc et bourgeois, c’est bien pratique et ça ne coûte pas très cher.

Si l’école va si mal, c’est parce que des gouvernements successifs ont décidé de la briser. 

Or, construire une école égalitaire et émancipatrice - dans un contexte de montée du fascisme  - est un enjeu déterminant. Nous attendons qu'enfin le budget de l'Éducation nationale nous permette de fonctionner correctement et d'accueillir l'ensemble des élèves.

SUD éducation ne se bat pas simplement pour éviter des suppressions de postes.

SUD éducation se bat pour gagner des moyens afin d’augmenter les salaires, d’améliorer les conditions de travail, de créer des postes ainsi qu’un vrai statut pour les AESH, et d’accueillir tous·tes les élèves dans des conditions dignes !

Motion intersyndicale contre les suppressions de postes

Les membres du CSA D dénoncent les nouvelles suppressions de postes qui touchent la Loire Atlantique pour la rentrée scolaire prochaine et les dizaines de fermetures de classes qui en découlent. La baisse démographique constatée dans le département devrait permettre 

  • de diminuer des effectifs de classes toujours trop chargés, afin d'améliorer les conditions d'apprentissagel des élèves mais aussi les conditions de travail des agent·es
  • d’assurer systématiquement les remplacements 
  • de garantir l’accès aux temps partiels  et aux formations aux personnels qui en font la demande.
Les membres du CSA D déplorent qu’une nouvelle fois la logique comptable triomphe sur les intérêts des personnels et des élèves. Les membres du CSA D demandent à ce qu' un correctif budgétaire soit envisagé par le département et que la dotation nationale pour la Loire-Atlantique soit revue à la hausse en tenant compte de ses besoins et spécificités.
Motion intersyndicale pour l'intégration des écoles orphelines au réseau d'éducation prioritaire

La dernière école en Loire-Atlantique en Réseau d’Education Prioritaire est l’école Ernest Renan à Saint Nazaire, avec un IPS de 97,8. 56 écoles ayant un IPS inférieur à celui-ci ne sont pas dans le Réseau d’Education Prioritaire. La dernière école en REP+ est l’école Le Baut à Nantes avec un IPS de 96,3. 44 écoles dont l’IPS est inférieur à la dernière école en REP+, dont l’école Mandela (IPS de 75,6), ne sont pas intégrées en Éducation Prioritaire. Ce qui représente 4619 enfants.

Ce nombre est porté à 5912 enfants si l’on compte les écoles hors Éducation Prioritaire dont l’IPS est inférieur à celui d’Ernest Renan à Saint Nazaire. Il est à comparer avec le nombre de 5848 enfants actuellement en Réseau d’Éducation Prioritaire.

C’est donc une véritable inégalité scolaire qui s’ajoute aux inégalités sociales dont sont déjà victimes ces enfants. Où sont les prétendues valeurs d’égalité et de fraternité de la République, quand celles-ci sont piétinées aussi ouvertement ?

Les organisations syndicales représentatives exigent donc l’intégration en Education Prioritaire des écoles du département qui de par leur IPS devraient en faire partie. Ceci afin que les valeurs d’Égalité et de Fraternité prennent sens pour les professionnel·les et les situations de travail auxquelles iels sont confronté·es, mais surtout pour les enfants à qui nous avons la charge d’enseigner ce que ces valeurs portent réellement.